vendredi 23 novembre 2012

Sam Sufy en Twilight Zone dans les Landes

Dimanche 11 novembre, 13ème fête de livre de Montfort-en-Chalosse.




2ème jour. On est prêts, motivés, les villageois et les badauds du canton vont venir, on va leur vendre des livres, et tout le monde sera content ! Le marasme de la veille va se muer en lendemain qui chante ! Hardi !
10 heures. La salle des Arts et Loisirs, vaste halle-basilique de style communal, est déserte. Personne aux cuisines, rien aux toilettes. Un franc soleil d’hiver illumine un lavabo sec. C’est pourtant bien le lendemain du samedi 10, le dimanche 11 novembre. C’est bien Montfort-en-Chalosse. Je m’asperge la face, je pousse la porte : toujours personne d’autre que Marie, assise sur la borne publicitaire de notre cabanon d’éditions.

Les tables sont là. La lumière est allumée. Notre stand n’a pas bougé. On est seuls.
Au loin, derrière les tentures de la salle des Arts et Loisirs, qu’une main inconnue a tirées pour qu’une égale lumière électrique, dispensée par 23 lampes surpuissantes, fasse briller la Fête du livre de mille feux, on entend le grondement inoffensif d’un avion de ligne. Des feuilles de platane se frottent, sur la place du village déserte.

En bourdon,
dolcissimo, le ronron des 17 convecteurs suspendus, qui déversent sur nos peaux réactives, sur nos yeux desséchés, sur nos lèvres gercées un air trop chaud, chargé d’un discret remugle de maison de retraite, où domine modestement la note acide de l’eau de Cologne, et c’est tout.

Nous repartons sans avoir vu quiconque, sans omettre de prendre, sur le coup de 18 heures - comme précisé sur le programme - le verre de l’amitié au buffet.





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